• P'tit Randonneur : photographies - P'tit Randonneur : rédaction article - Jo : correctrice

    Le territoire boisé de la commune de Le Tholy s'étend sur plusieurs massifs et recèle de nombreux endroits de promenade pour les visiteurs de la région ou d'ailleurs. Il constitue un tableau représentatif du massif des Hautes-Vosges. Soit en voiture où la montagne ici reste très accessible ou en randonnées à pied faciles en comparaison avec le massif alpin, les curiosités naturelles deviennent un prétexte pour s'imprégner de l'esprit montagnard, bucolique et du calme des forêts environnantes.

    SITUATION DU THOLY QUELQUES RENSEIGNEMENTS D'Où VIENNENT TOUS LES SAPINS

    Situation nationale

    Situation locale

    SYNDICAT D'INITIATIVE
    3 Rue Charles de Gaulle
    88530 Le Tholy
    Tél. 03 29 61 81 82
    SITE WEB 

    HÔTEL DE VILLE
    3 Rue Charles de Gaulle
    88530 Le Tholy
    Tél. 03 29 61 81 18
    SITE WEB 

    En ce temps là, nos chères montagnes n’étaient qu’une vaste lande déserte, dont les sommets déjà érodées formaient des vagues de collines tel un océan de pâturages sur un fond de ciel bleuté. Sur la plus élevée de ces éminences vivait un homme au caractère rendu entier par l’absolue solitude dans laquelle il demeurait. Il cultivait un petit potager dans la douce pente qui s’étendait devant sa maison, construite au sommet de la plus haute colline. Lorsqu’il ne travaillait pas cette terre dépouillée, il restait assis sur un banc de bois à regarder l’horizon, les coudes posés sur ses genoux. Le ciel était aussi limpide que la lande...


    L'église saint Joseph à Le Tholy - (Promenez vous dans le village à l'aide des flèches et de la souris)

     

     CIRCUIT DU TROU DE L'ENFER 

    Balisage : anneaux jaunes ou disques rouges

    Randonnée du trou de l'Enfer (Vosges)

     Longueur : 7,5 Km
     Temps : 2 heures 30
     Difficulté : facile
     Cartes IGN :
     Pensez à vous en munir

    DESCRIPTION DU PARCOURS

    Clic-Randonnée du trou de l'enfer (88) Monter l'escalier devant le Syndicat d'Initiative, et suivrez vers la droite la route du  Petit Paradis. Au croisement suivant prenez à gauche et suivez la route du Petit Tholy


    - Une vue magnifique s'offre à vous sur l'amont de la vallée de Cleurie, les hauts de Gérardmer, la piste de skis de la Mauselaine et, au loin, le sommet du Honneck couronné de son auberge. Après la dernière ferme la route se transforme en un chemin large et aisé qui chemine entre les parcs à vaches, passe dans la forêt et longe une tourbière.


    - Arrivé à la croisée des routes forestières, ne manquez pas le petit sentier empierré qui descend vers le Trou de l'Enfer. Après quelques mètres un peu difficiles, vous aurez tout loisir d'admirer les gorges sauvage et impressionnante. Une halte au pont qui enjambe le Barba s'impose pour écouter le chant du torrent sur les pierres et vous imprégner de la tranquillité du site.


    - Après avoir traversé le ruisseau et rejoins le chemin forestier, tournez à droite et continuez jusqu'à Rechaucourt, un groupe de fermes qui ont gardé tout leur cachet.


    - A la route goudronnée tournez à droite, puis 100 mètres plus loin encore une fois à droite. Ce chemin vous ramènera au carrefour ou vous êtes déjà passé (2). Là prenez à droite, puis tout de suite à gauche après les tables de pique-nique.


    - 250 mètres plus loin, abandonnez ce chemin pour vous engager à gauche en direction de Froide-Fontaine où vous rattrapez la route goudronnée qui vous ramène au village. Après, bien sûr, un arrêt au Chant du Coucou pour admirer les poteries en grès.

     Le circuit La fiche parcours (PDF) Les données relatives au circuit

    [Nota : des différences peuvent apparaître entre le tableau ci-dessus et la distance réelle. Cette différence est due au système de mesure sur les plans IGN]

    Le guide des randonnées aux alentours du village est sorti.
    Édité par le syndicat d'initiative il propose 3 circuits VTT et 10 circuits de randonnée pedestre balisés décrits en détail et émaillés de conseils et d'anecdotes complétant parfaitement la ballade.
    Distance, dénivelé, difficulté, durée, balisage, tout est consigné dans ce recueil de 32 pages disponible au syndicat d'initiative et en mairie pour vous faciliter la découverte du village et des environs.

      

     Dans les siècles passés, un ménétrier connu fait, en rentrant après une nuit de noce,une rencontre étrange ; un homme bizarre, au regard perçant lui demande de venir jouer pour le bal qu'il donne le lendemain dans un de ses châteaux et lui remet d'autorité une pièce d'or pour paiement. Le ménétrier, pas trop rassuré, demande conseil au curé. Celui-ci lui recommande de jouer, comme convenu et jusqu'à concurrence du salaire perçu, puis d'entonner le Veni Creator qui lui permettra de savoir à qui il a affaire. La nuit même, le joueur de violon se trouve transporté, sans trop savoir comment, au bal. Il se met à jouer et lorsqu'il estime avoir rempli son contrat, il entonne le Veni Creator. Instantanément le château et ses occupants se dissolvent dans un brouillard épais et nauséabond. Et le ménetrier se trouve assis plus mort que vif sur une boule de granit, au fond d'un abîme au bord du Barba. C'est pour cette raison qu'on appelle encore aujourd'hui le lieu le Trou de l'Enfer.

    La promenade du « Trou de l’Enfer » est charmante. Et, si l’on sait appeler les fantômes, elle est impressionnante. On rencontre des villages aux maisons claires, on dépasse les ruines féodales de Faucompierre noyées dans la verdure, on traverse Rehaupal, et on entre dans la vallée du Barba. On s’avance d’abord dans une nature riante, entre des haies bruissantes de verdiers, de pinsons et de fauvettes, des prairies ruisselantes d’eaux vives et des collines boisées. On n’est pas seul. La chanson des oiseaux, le chuchotement ininterrompu des fontaines, un peu monotone et moqueur, sont d’aimables compagnons. Soudain, on tourne vers la gauche et on entre dans la forêt.

    C’est le commencement de la solitude et du mystère. On suit un sentier rocailleux, recouvert de brindilles et d’écorces saignantes qu’y laissent tomber les bûcherons. Sur la droite s’érigent les nobles sapins, les géants vosgiens, aux fûts gris-bleu, aux aiguilles vernissées et sombres, aux rameaux largement étalés et les roches bleuâtres, vétues, comme d’une parure veloutée, de mousses onctueuses. Une grotte creusée au flanc d’un rocher servait de refuge aux chats sauvages. On l’appelle la grotte aux chats.

    A gauche, le Barba s’élance en mugissant. Il se faufile, rapide, au travers des blocs de granit. Il se cache sous les oxalis, les fougères et les menthes. On le devine à sa clameur. Ou bien il reparaît par endroits, entre les rocs, et ses remous écumeux semblent des écoulements de perles. L’endroit est sauvage. On y chemine longuement. Il y règne une fraicheur et une obscurité perpétuelles. Et le bruit du torrent, le cri de quelque oiseau peureux n’arrivent pas plus à remplir le silence de la forêt que le soleil à percer le feuillage. L’âme est saisie, de recueillement et presque de crainte devant cette paix majestueuse.

    Puis on sort de la forêt. Le ruisseau s’élargit et forme un petit étang. Ses ondes glissent transparentes sur des chevelures vertes. Et l’eau a la pureté du cristal comme les algues chatoyantes ont la richesse des pierreries.

    Un peu plus loin, c’est un deuxième étang, une nappe laiteuse, qui semble sommeiller sur un nid de plantes marines, floconneuses et grisâtres comme des moisissures. Le chemin longe la base d’une croupe ensoleillée qui déroule ses pentes couvertes de bruyères et de fougères, avec des taches de rocs et de sapins.

    Une pauvre masure s’adosse à la colline. Son toit lie de vin est croulant, ses murs sont couleur de terre. Un menu jardin, enclos de branchages, produit des légumes malingres, étouflés à demi sous les mousses. Un prunier, le tronc rongé de lichens et gercé de crevasses, porte de rares feuilles, et quelques fruits pendent de ses bras maigres, comme oubliés sur un arbre dévasté.Deux vieillards habitent ce gourbi. Ils regardent le passant avec effarement, étant déshabitués du siècle. Ils sont inoffensifs et doux, mais ils paraissent farouches et hostiles. Ils semblent très vieux, oubliés dans leur retraite par la mort comme par les vivants. L’homme travaille dans le jardin. La femme récolte l’herbe courte d’un pré minuscule conquis sur la broussaille : elle fane, accrochée aux flancs de la côte, perdue dans les fougères jaunissantes. Trois poules picorent devant la porte et une vieille chemise flotte au bout d’une perche, pour éloigner les oiseaux de proie.

    On rentre dans le bois. Les troncs sont clairsemés, le sol est feutré d’aiguilles et bosselé de saillies rocheuses. Le ruisseau longe le chemin, tranquille et susurrant. On dirait qu’il se familiarise.

     

    Et ses ondes sont si claires et si fraîches qu’on voudrait s’y baigner, marcher sur les cailloux blancs, saisir les truites agiles qui raient l’eau d’ombres furtives. On franchit un fossé et on débouche dans une clairière. On est arrivé.

    C’est une longue prairie enclavée de forêts. Les sapins noirs, les rochers gigantesques, les mégalithes, élancés et aigus, fichés dans la terre comme des flèches énormes de la préhistoire, l’entourent d’une triste muraille. Les cimes découpent un lambeau d’azur. La clairière est isolée du monde. Du ciel descend un prodigieux silence. Le cri des buses, qui seul le déchire, en augmente l’effroi.On se sent assiégé de rêveries.

    Il y a plusieurs siècles, à la nuit tombée, un ménétrier passait sur la route. Il revenait d’une noce villageoise. Enveloppé dans son manteau, son violon sous le bras, la démarche un peu lasse, il fredonnait des airs qu’il avait joués. Il revoyait en esprit les couples qui tourbillonnaient, il songeait à la course infatigable de son archet, à la fuite éperdue des notes et goûtait par avance un repos bien gagné. Enfoncé dans ses visions, il pensa heurter un homme de grande taille, d’une maigreur singulière, somptueusement vêtu d’une soie ardente et du plus riche brocart. L’homme venait à sa rencontre et arrêta le ménétrier. Il l’interpella, lui dit des paroles flatteuses, touchant son art et son reriom, et lui proposa sans plus d’exorde : « Reviens ici demain à cette heure. Je te mènerai dans mon château où je dois donner un bal. Tu feras danser mes invités. Je te paierai en monnaie d’or. Prends déjà cet acompte » Et il glissa dans la main du ménétrier une pièce qui fulgura.

    Le violoneux, dans sa simplicité, ne s’étonna point de l’aventure. Il ne remarqua point l’allure mystérieuse de l’homme, sa taille ni sa maigreur. Il ne vit même pas que sur son riche costume couraient comme des lueurs de flammes, que ses yeux, pareils à deux charbons illuminaient la nuit ; non plus qu’une bande d’oiseaux nocturnes qui menaient une ronde autour du voyageur s’étaient abattus sur les arbres de la route et restaient immobiles, poussant comme des soupirs, une plainte lointaine. Il se réjouissait de l’aubaine et n’avait pas d’autres pensées. Nul doute qu’il dût sa bonne fortune à son talent de musicien, à sa réputation, aux sons puissants et doux que, sous les morsures de l’archet, exhalait l’âme de son violon. Il jura d’être exact au rendez-vous. Il le fut.

    Le lendemain à pareille heure, à pareille minute, il se retrouvait au même endroit. Il vit un palais, dont la masse, plus haute que les montagnes, était plus sombre que la nuit. Mais par les baies des fenêtres et du portail jaillissait un flamboiement d’incendie. Le violoneux eut peur, mais, s’enhardissant, il franchit le porche largement ouvert et il pénétra dans le château.

    Il entra dans une salle aveuglante. Les murs, les colonnes, les plafonds, les parquets étaient d’or et l’éclat de lumières invisibles ruisselait sur les lambris.C’était un rayonnement de feu. La salle était vide et dans le palais régnait un inquiétant silence. Le ménétrier fut ébloui, comme d’un éclair en plein visage. Il se ressaisit tout de suite et comprit qu’il avait mis le pied dans la demeure infernale. Lentement, solennellement, il décrivit, dans l’air le signe de la croix.

    Le château s’écroula, les lumières s’éteignirent, les choses s’évanouirent dans une vapeur de soufre et le ménétrier se trouva transporté, son violon sous le bras, son manteau le drapant, parmi les terreurs de la nuit, au milieu de la clairière.

    C’est pourquoi les villageois ont appelé ce lieu de beauté et d’horreur le « Trou de l’Enfer ». 

    Texte paru en 1911 dans la revue Le Pays Lorrain

     
     
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